C'EST RANGE COMMENT ?

17 oct. 2011

Squat à l'italienne

Aujourd'hui nous allons parler des squats italiens, les centres sociaux, "centri sociali" donc, également appellés "posti occupati".

Ce qu'il faut savoir c'est qu'en Italie il n'y a pas de MJC ou d'associations comme chez nous, pour les jeunes, trouver un endroit/cadre où faire des concerts, où organiser des manifestations culturelles (surtout si elle est marginale) est très difficile. Jusqu'à présent, les seuls lieux "pour les jeunes" que j'ai vu sont des trucs religieux (l'oratorio du patelin, où TOUS les ados organisent les fêtes, les anniversaires, les activités type centre aéré, etc... et à vrai dire la seule personne qui n'y va jamais c'est l'unique musulmane du village....). Donc, pour les jeunes qui ont envie de faire autre chose à 16 ans passés que boire du panaché en jouant au scrabble à l'oratoire, et écouter la scène underground, il n'y a (quasi) pas d'autre alternative que le centre social.

La contre-culture s'exprime donc dans ces centres sociaux, qui sont beaucoup plus qu'un simple squat.
Ce sont à la base des endroits plus ou moins abandonnés (entrepôts, usines, etc....celui de Rome que vous pouvez voir en photo ici, est un ancien garage) récupérés et investis en toute illégalité, par ce que j'appelle affectueusement des "punks à chiens" mais qui sont plus exactement des alternatifs. Décroissants, pacifistes, apolitiques, athées, vegans, hippies, anarchistes, féministes "durs", LGBT militants.....
Les activités des centres sociaux sont nombreuses et très diverses selon la taille/la philosophie/la configuration des lieux : concerts, marché végé/vegan, repas vegan, brocante d'autoproduction diverses (bouffe, liqueur, fringues, bricoles), arts divers et variés, trucs communautaires. On trouve également très souvent une bibliothèque fournie en fanzines, bouquin contestataires, etc...

Certains centres sociaux sont des squats minables plein de drogués semi-clodos cradingues, et d'autres d'admirables structures culturelles autogérées et organisées à la quasi-perfection.

Ils sont bien sur totalement illégaux mais, selon leur "aura", il sont plus ou moins tolérés par la municipalité (ça dépend aussi de la politique locale).... ce qui n'empêche pas certains de se faire vider manu-militari. Cela reste donc des endroits assez précaires. Toutefois, certains ont une telle structure, une telle réputation et une telle aura culturelle qu'ils sont pour ainsi dire officiellement implantés dans le paysage urbain, et ne risquent plus grand chose.

J'ai eu l'occasion d'en visiter quelques uns, soit en allant à des concerts, ou en me déplaçant en tour avec mes amis musiciens. J'ai même eu l'occasion d'y dormir. Il ne faut pas être regardant ni sur le confort ni sur l'hygiène (mieux vaut ne pas examiner de trop près les taches sombres qui constellent votre matelas) et ce que vous mangerez aura de bonnes chances de provenir d'une poubelle, freeganisme oblige. Mais le tout est offert de bon coeur.

 L' XM24 de Bologna (un ancien marché couvert) est très vaste et organisé.
Leur nouvelle façade (pas encore terminée lors de mon passage) est une oeuvre des street artistes Ericailcane et le très connu Blu. De même pour le mur extérieur.








Seconde visite : le Bencivenga Occupato à Rome (un ancien garage).
Plus petit mais plus "douillet" et familial.














Voilà c'est tout pour aujourd'hui. Bonne nuit.

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